Bienvenue sur le sixieme continent : l’Antarctique !
Click to enlarge Voici quelques nouvelles bien fraîches de la base DDU (66°40’S-140°01’E) et de l’équipe de la 57ème mission qui va tenter l’intégration à l’autochtone : le Manchot Adélie…

13 mars 2007

Les Adélie bientôt en vacances…



Les Manchots Adélie sont en train de finir leur cycle annuel à terre. On voit déjà partir les plus précoces pour leur voyage hivernal en mer (on ne sait où !), les autres sont en train de finir leur mue. Ils ont laissé place au calme sur toute l’île, fini leur cacophonie, on peut maintenant apprécier les sons de glace, comme des chants de baleines, celui des phoques, tout aussi fantastique, et les cris des Skuas, qui défendent encore leur poussin émancipé, leur bout de rocher ou leur festin de manchots.
Les poussins ont tous fait le grand plongeon : ils ne reviendront que d’ici 4 à 5 ans pour se reproduire dans la colonie où ils sont nés. Ils n’auront jamais appris à plonger, nager, marsouiner, avaler le krill, émerger sur un berg : tout ça est instinctif mais leur premiers pas sont maladroits. Ils remuent dans toutes les directions, plongent, nagent sous l’eau, font de petits bonds en surface ou sautent contre un berg pour en tomber aussitôt… On se croirait à la piscine un mercredi après-midi ! Les adultes, eux, sont remontés, le ventre plein, les pectoraux gonflés et une bonne couche de gras sous la peau, fin près à entamer leur jeune de mue qui va durer une quinzaine de jours. Au lieu des 4kg en fin d’élevage des poussins, ils passent à 6 ou 7kg en début de mue. On en a pesé un à 8,5 kg ! Petit à petit ils se déplument, et prennent des aspects assez drôles… je vous laisse juger sur les photos ! Aujourd’hui 10 mars, la plupart des adultes sont en fin de mue, ils ont repris une silhouette svelte et un plumage neuf doux et immaculé.

Opération fulmars












Les fulmars antarctiques (Fulmarus glacioloides) nichent sur la falaise près de biomar. Ce sont des oiseaux protégés (les populations sont en déclin : à peine une trentaine de couples !) et l’accès à la colonie, la seule de l’archipel, est donc strictement interdite. On ne peut s’y rendre qu’en participant aux quelques rares expéditions ornithologiques pour le bagage et les mesures des poussins.

Léopard pas farouche


Pour être un bon oiseau, il ne suffit pas de savoir voler, encore faut-il savoir nager… plus vite que les léopards !
Pas moins de 4 léopards sont présents autour de l’île des Pétrels en ce moment. De la fenêtre du bureau, on peut même assister en direct à un repas de ce gros monstre qui ne craint rien ici ! Au menu ? Magret de manchot, petite sauce pimentée à la myoglobine, accompagné de quelques laminaires antarctiques pour la verdure.

Début d’hivernage






La campagne d’été s’achève cette année le 27 février avec le départ de l’Astrolabe, le seul lien physique qui nous rattachait encore à la plus proche terre habitée : la Tasmanie.
Enfin en hivernage, nous voilà donc 26 coupés du monde pour les 8 prochains mois ! Enfin le temps de remplir le blog des récits et des images de Terre Adélie… J’ai du retard que je vais essayer de rattraper les prochaines semaines.
Aujourd’hui, on voit se former les premiers « pancakes » et les « grease ice » en mer qui ont l’aspect de traces d’huiles. Ce sont les premiers signes de refroidissement de l’eau de mer qui va bientôt nous libérer de notre île en formant la banquise.