Bienvenue sur le sixieme continent : l’Antarctique !
Click to enlarge Voici quelques nouvelles bien fraîches de la base DDU (66°40’S-140°01’E) et de l’équipe de la 57ème mission qui va tenter l’intégration à l’autochtone : le Manchot Adélie…

26 févr. 2008

La dernière banquise

Décembre. La Terre Adélie s’enfonce un peu plus dans l’été antarctique, les températures se rapprochent des zéro degrés, les bonnets et les gants sont désormais rangés au placard, la vie grouille sur la glace et dans les airs. Désormais, même si le soleil se couche encore quelques heures derrière le continent, la nuit n’existe plus et les aurores sont devenues trop timides pour être vues. Mais la banquise, elle, est toujours là, résistant malgré tout. La violence des vents d’été n’est pas suffisante pour briser cette dernière banquise qui avait repris en août à la suite d’une débâcle hivernale après avoir été bien mal menée par les tempêtes dans ses premiers mois de vie. Mais la chaleur et les courants l’affaiblissent : elle s’affine, devient poreuse, noire. Les rivières ne se referment plus et au pied des bergs la constante agitation par les habitants et la houle crée de véritables douves isolant ces châteaux de glace. Mais la tempête qui conduirait à une débâcle générale ne vient toujours pas, on profite encore un peu chaque jour de la banquise sans savoir si demain elle sera encore là.
Mais la vie grouille dans les brèches éparses de la banquise : des groupes de manchots Adélie et de manchots Empereur se croisent aux pieds des bergs quand ce n’est pas un phoque crabier ou un jeune Weddell et sa mère qui sortent de l’eau pour prendre un bain de soleil quelques heures en surface. L’été permet de profiter pleinement de ce spectacle sans souffrir du froid pinçant qui nous saisissait progressivement jusqu’à devenir insupportable. Le doigt ne gèle plus sur le déclencheur de l’appareil photo. Les orteils ne s’endolorissent pas en restant quelques instants immobiles. Sous la surface, les Adélie nagent en groupe comme un banc de poisson, une tactique pour se protéger du léopard de mer. L’orque est également prédateur mais plus rarement présent près de nos côtes. Lorsqu’un premier Adélie sort en surface, il est rapidement suivi par une dizaine d’autres manchots, parfois même un Empereur parmi eux, plus calme et plus gracieux. L’Adélie reste immobile quelques instants comme un flotteur, la tête immergée pour jeter un regard constant sous la surface, avant de repartir sous l’eau aussi rapidement qu’il avait surgi. Ses ailerons rigides animés par de puissants muscles pectoraux lui permettent de descendre rapidement en profondeur malgré sa flottabilité positive. On voudrait presque plonger avec tous ces manchots en oubliant à quel point l’eau est encore glaciale.

Photos :
Rostand : Le soleil de minuit au-dessus de la tour de Pise de l’île Rostand.

Noire : La banquise s’affine progressivement sous la montée des températures et les toujours plus puissants rayons du soleil : elle prend cette teinte noire dans les portions les plus fines, presque trop fines pour supporter le poids d’un homme.

Babel : Les tours de Babel devenues grises révèlent la finesse de la banquise.

Adélie : Les Adélie qui viennent de jeûner à terre sur leur nid, doivent parcourir cette banquise exceptionnellement étendue pour la saison, avant de trouver la porte vers la mer et leur nourriture.

Bergs : Les bergs qui nous ont accompagnés tout l’hiver accumulent les marques des tempêtes : de nombreuses failles et des éboulis à leurs pieds.

Tours-Bergs : Tout autour des bergs, ce sont de larges zones d’eau libre où baignent quelques pancakes.

Intrus : Un promeneur au milieu d’une foule de manchots.

Même bain : Dans les zones d’eau libre, la croisée des Adélie et des Empereurs qui partent ou reviennent de leur voyage alimentaire.

Juvénile-veau : Les jeunes Weddell âgés de presque 3 mois prennent leurs dernières tétées alors qu’ils sont déjà bien grands et bien gras.

Juvénile : D’autres jeunes Weddell ; profitant des percés dans la banquise, apparaissent déjà seul, sans leur mère, en surface de la banquise.

Adélie dans l'eau-1 : Un premier adélie apparaît brusquement en surface avant d’être rejoint par le reste de son groupe.

Adélie dans l'eau-2 : L’Adélie flotte en surface comme un bouchon, avant de « s’envoler » sous la surface.

Regard : Un Adélie la tête immergée craignant l’attaque d’un léopard ?

3 commentaires:

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Il est très beau.
Désolé de ne pas écrire plus, mais mon français écrit est mauvais.
Une étreinte du Portugal

Anonyme a dit…

tres intiresno, merci