Bienvenue sur le sixieme continent : l’Antarctique !
Click to enlarge Voici quelques nouvelles bien fraîches de la base DDU (66°40’S-140°01’E) et de l’équipe de la 57ème mission qui va tenter l’intégration à l’autochtone : le Manchot Adélie…

21 janv. 2007

Les OVNI et ONVNI de Dumont d’Urville


Bien sûr il y a les Manchots Adélie, ceux qu’on voit et qu’on entend sans arrêt, ceux qui nous font rire par leurs attitudes anthropomorphes. Le premier jour, nous avons eu la chance de rencontrer les perdus dans l’océan, parachutés sur l’archipel par hasard en suivant un groupe de Manchots Adélie. Le Gorfou Macaroni est rarement observé ici, il vit normalement dans la zone subantarctique. Il ne restera que deux jours au milieu des noirs et blancs. Le Manchot à Jugulaire se perd plus souvent… Normalement rencontré en péninsule Antarctique, il fait une petite halte à DDU régulièrement. En été, il y a bon nombre d’espèces qui nichent dans les falaises, ce ne sont pas de véritables « nids » car les brindilles ne sont pas faciles à trouver dans les pays sans arbres… Pas d’humus, pas de végétaux, rien à voler… Les nids sont donc des petits tas de cailloux pour les Manchots, des gravillons pour les Skuas Antarctiques, des trous à homards (!!!) pour les Damiers du Cap et les Pétrels des neiges. D'autres espèces nichent sur l’île des Pétrels comme le Fulmar Antarctique.
Au large, on croise des Pétrels Géants, marrons à beiges et plus rarement comme ce matin en allant à la pêche, certaines variétés blanches tachetés de beige.

Voilà quelques photos de ces oiseaux…


Gorfou Macaroni (au centre)


Manchot à Jugulaire


Skua


Pétrel

Pied en Terre Adélie !


On a beau voir des centaines de photos, écouter des centaines de récits, imaginer des centaines de fois ce moment, il n’y a rien de plus magique que l’entrée dans l’archipel. Pas de cocotiers, ni de plages, ce sont les manchots qui nous accueillent. Ces petits êtres merveilleux recouvrent chaque rocher qui affleure des neiges et comblent le silence du paysage désertique. Ils sont partout, poussant des cris, se bousculant, se faufilant entre les nids des autres ardemment défendus pour retourner plonger en mer ou remonter nourrir les petites peluches de duvet gris dans leur pyjama trop grand. Au milieu des habitants, les hivernants nous attendent. Sans doute sont-ils impatients de découvrir les nouvelles têtes et de recevoir des vivres frais après deux mois sans ravitaillement, mais aussi doivent-ils être mélancoliques de devoir bientôt confier à leurs successeurs les clés de ce paradis.
Premier coucher de soleil sur le continent, premier lever aussitôt après, il n’y plus de nuit à DDU, il n’y a pas non plus de temps pour fêter ni savourer cette arrivée. Le bateau a pris du retard, le travail aussi car les grands évènements estivaux sur l’archipel ne nous ont pas attendus.

Le passage du 0 °C…


Voilà l’avant dernière nuit du voyage fut sans doute la plus chaude de l’année à venir. Au réveil du 5e jour, le thermomètre est descendu en dessous de zéro et nous avons pu admirer les premiers gros « bergs » couvert d’oiseaux aux formes et couleurs encore inconnues pour nous. L’Astrolabe approche enfin du continent Antarctique, l’excitation monte et le mal de mer se fait oublier. Au fil des heures et des milles, le ciel se dégage, les bergs se font plus nombreux, plus brillants, plus gigantesques. On ne pouvait rêver plus belle arrivée. Sur l’horizon, on devine une ligne blanche, teintée de mauve qui s’épaissit peu à peu. On n’ose y croire : devant nous un continent de glaces, comme un nuage, il apparaît dans le ciel, au-dessus de cette mer bleue sombre qui contraste. Nous y sommes presque : la Terre Adélie ! On se bagarre les jumelles jusqu’à ce qu’enfin quelqu’un aperçoive le mât de la base de Dumont d’Urville. Très vite le premier contact téléphonique avec la base est pris pour organiser le débarquement, tout le monde écoute les mots du commandant, ce message libérateur qui, après presque une semaine de bateau, va nous ouvrir les portes de ce petit havre des glaces qui hante nos pensées quotidiennes depuis des mois.

Bonne année depuis les mers australes !


Comment mieux commencer l’année 2007 que sur un bateau en plein milieu de l’Océan Austral, quelque part entre les 40èmes rugissants et 50èmes hurlants ? Voilà, l’air était frais mais l’ambiance chaleureuse sur le pont arrière de l’Astrolabe sous un ciel étoilé et une mer exceptionnellement calme…
Je vous souhaite à tous une excellente année 2007 remplie de bonheur et surtout comme dirait Marie-Anne après tout ce qu’il s’est passé pendant cette année 2006 : « croyez en vos rêve, tout est possible, tout est réalisable… » Si si, je vous jure alors arrêtons de trop penser et vivons pleinement cette année 2007 à chaque bout de cette grande planète !