Bienvenue sur le sixieme continent : l’Antarctique !
Click to enlarge Voici quelques nouvelles bien fraîches de la base DDU (66°40’S-140°01’E) et de l’équipe de la 57ème mission qui va tenter l’intégration à l’autochtone : le Manchot Adélie…

17 juin 2007

Deux mois au cœur de l’hiver :

Caravane

Les balades deviennent difficiles : les jours sont courts, les températures oscillent autour des -25°C, les vents soufflent parfois à plus de 100km/h… Mais chaque sortie est motivée par la beauté incroyable de cette nature, de cette glace et de ces incroyables manchots.
Deux mois de jeûne, deux mois à couver un œuf unique et précieux, deux mois à attendre le relais de sa partenaire, deux mois à rester debout sur la glace de mer… Un exploit et un miracle pour ces 3 000 mâles que de relever ce défi dans les pires conditions climatiques pour un être vivant. L’Empereur impressionne à chaque instant de son existence, de sa survie.
Les femelles sont parties se nourrir en mer après avoir confié au mâle l’incubation de l’œuf unique pendant un peu plus de deux mois. On a pu croiser les femelles sur leur départ vers le nord. Les mâles restent encore sur la manchotière, devenue alors beaucoup plus petite, plus dense aussi avec des tortues presque constantes. L’œuf est un trésor, mais aussi un fardeau qu’il faut porter, déplacer sur ses deux pattes sans jamais le mettre au contact du sol glacé. Les bousculades et les glissades sont autant de pièges à adroitement éviter pour conserver son œuf. De temps en temps, il faut vérifier qu’il est toujours bien là, bien au chaud….
Les tortues sont d’impressionnantes formations, toujours en mouvement. La température au centre peut atteindre 38°C, des tropiques sur la banquise ! De temps en temps, il est donc bon de ressortir de cette étuve. Les tortues uniques se forment les jours de vents forts. Les autres jours ce sont quelques petites tortues plus ou moins denses entre lesquelles se baladent des individus isolés, en files indiennes, toujours avec leur œuf bien sûr. Parfois on a la chance de voir la dislocation d’une tortue : 3000 manchots qui lèvent la tête, se mettent à glousser comme des dindes puis se bousculent, tombent par terre, battent des ailerons. Une anarchie complète après ce rangement si minutieux et qui semblait bien figé.



Départ mont Saint Michel (c’est le nom qu’on donne à ce berg lointain…)

Petite tortue : Une petite tortue isolée du groupe majoritaire.

Petite tortue suite : Idem un autre jour.

Tortue unique : Une tortue avec l’ensemble des manchots sur place, 3000 manchots tassés sur quelques dizaines de mètres de banquise…

Incubation : Un mâle se balade hors de la tortue avec son œuf sur les pattes.

Bousculades de voisins : Des mâles avec leur œuf (on voit un bourrelet de peau qui recouvre l’œuf) se disputent la priorité.

Toujours là : Vérifications de routine…

Légionnaires : Un alignement presque parfait.

Alignement : ici aussi, impeccable.

Sous une pellicule de neige : Immobiles pendant des heures, la neige soufflée se dépose sur les plumes extérieures à la tortue.

Têtes qui dépassent : Des petits affrontements, des baillements, ou des bruit qui attirent l’attention font dépasser quelques têtes au-dessus de la tortue.

Quoi !!! : Un manchot se réveille de sa tortue.

Dislocation : Une tortue de dure jamais plus de douze heures, lorsque les manchots s’écartent on parle de dislocation. On peut voir un nuage de vapeur d’eau qui s’échappe juste au-dessus de la tortue.

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