Bienvenue sur le sixieme continent : l’Antarctique !
Click to enlarge Voici quelques nouvelles bien fraîches de la base DDU (66°40’S-140°01’E) et de l’équipe de la 57ème mission qui va tenter l’intégration à l’autochtone : le Manchot Adélie…

13 oct. 2007

La banquise intacte

Le glacier est un labyrinthe qu’on ne se lasse pas de visiter pour découvrir de nouvelles entrées, de nouvelles vallées et de nouvelles sorties sur un espace désertique, vers le blanc infini. On le voit évoluer par les chutes de blocs de glace, les mouvements des masses qui fracturent la banquise en d’imposantes rivières et font naître des petits étangs aux couleurs jades. Un chaos impressionnant qui a du mal à faire taire une peur irraisonnée d’être soudainement bousculé comme tous ces blocs effondrés. Par temps calme, le glacier est endormi, la glace figée par le froid et le spectacle commence.
Après avoir arpenté le reste de banquise entourant l’archipel, le glacier était un peu ce repère immobile malgré les tempêtes qui se sont abattues en juillet.
On s’était habitué à voir l’eau libre depuis la base, ces magnifiques couchers de soleil, ces reflets et ces couleurs que la banquise ne renvoie pas. Mais derrière cette muraille de glace, derrière le glacier, c’est un horizon blanc qu’on découvre comme si l’on approchait une oasis dans un désert de sable. C’est tout l’inverse mais le sentiment est le même d’immense espoir et d’élans soudains d’énergie. On retrouve notre désert, la clé du paradis des balades et des évasions hors de la base qui se fait de plus en plus oppressante. Ces grands espaces blancs qui ne s’arrêtent pas dans de l’eau libre, cette falaise continentale qui s’effile vers l’est accompagnée de sa banquise, tout ça est notre Eden ici.
Alors les pas s’accélèrent, les pensées se libèrent et on se prend à rêver de nouveau à la liberté d’avancer sur la glace non balisée, non tracée, sans carrefour, sans guide. Vers cet horizon je diverge et prend un peu de recul sur mes camarades toujours attachés aux pieds du glacier. De leur côté, c’est de se rendre compte de la hauteur de la glace blanche qui est magnifique.
On le suivra jusqu’à son extrémité, longeant ces châteaux de glace qui aveuglent, ces grottes éclairées par une lumière qui traverse toute la glace… Mais tout ça se raconte plus facilement en images.


Tabulaires : L’infini blanc vers l’est, la banquise intacte et ces lointains tabulaires massifs.

Berg à repasser : Son basculement lui a valu son nom et lui donne encore plus de hauteur que les autres blocs.

Vallée des gargouilles : La vallée des gargouilles ente deux blocs du glacier.

Le kass : Ce bloc très abîmé avance en damant la banquise comme notre Kässbohrer.

Bout du glacier : Le dernier bloc du glacier est truffé de grotte et laisse libre ce panorama de blanc sans fin.

Château de glace : Des murailles face aux soleils.

Lumière : Effet de lumière depuis l’intérieur d’une grotte.

Retour glacier : Retour en raquettes du glacier vers la base, à l’ombre gigantesque des blocs.

Bord de la polynie : Derrière mes camarades et vers ce tabulaire, l’eau libre regel en glace noire et prend déjà un aspect jaune au soleil rasant.

Parhélie : Un phénomène optique lié à la position précise du soleil à cette époque de l’année et la présence de cirrus.

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